Les pirates du rail - Christian-Jaque - critique

Critique : Le film s’inscrit dans la vague des récits exotiques et souvent orientaux, qui fleurissaient en France dans les années 1930. Celui-ci est adapté d’un feuilleton paru dans la presse du soir et scénarisé par Oscar-Paul Gilbert.

Christian-Jaque, bon faiseur, sait mener un récit, même s’il ne s’embarrasse pas trop de crédibilité. Les pillards, dont on ne sait trop si ce sont les voleurs ou des rebelles, sont juste là pour nourrir l’histoire, mais n’ont pas de vraiment de présence narrative. On trouve certes leur chef Wang (Valery Inkijinoff), frère de sang (!) de Pierson, qui existe un peu ; et le général cruel (Erich von Stroheim, que l’on voit très peu), un Eurasien qui a fait West Point... L’intermédiaire chinois avec les pillards est joué par Lucas Gridoux, lui aussi bien occidental, à qui l’on a bridé les yeux. Sans compter le commis chinois de la compagnie, interprété par le Provençal Marcel Maupi, qui s’exprime avec l’accent de Marseille : normal, c’est un Marseillais qui lui a appris le français ! Mais volontairement ou pas, ce personnage est très drôle. Simone Renant et Suzy Prim en font des tonnes en épouses sacrifiées par le dur métier de leur mari. Par contre, Charles Vanel, toujours sobre, est parfait en chef intransigeant mais humain, qui a voué sa vie au bon fonctionnement de la ligne ferroviaire.

Une curiosité très datée mais dotée d’une distribution impressionnante, comme souvent chez Christian-Jaque.