Le temps des pivoines – Aucha, Maxime Belloche – la chronique BD

Critique : Fort d’une jolie couverture, Le temps des pivoines propose un récit ancré dans le Moyen-Âge – si les lieux ne sont pas spécifiés en dehors du cahier de fin d’ouvrage, il y a suffisamment pléthore d’indices pour nous situer dans la France de l’époque féodale – pour nous parler de la vie dans les campagnes et des ravages de la guerre. Le héros, Jean, est un meunier propriétaire de son moulin, ce qui en fait un homme important au sein de la communauté villageoise. Il incarne le monde paysan, qui vit simplement mais ne manque de rien, mais dont la vie dépend de la volonté seigneur local. Le personnage de Rolant est ainsi le miroir inversé de Jean : prétentieux et orgueilleux, avide de richesses et méprisant envers la population qu’il gouverne, il entraîne la communauté dans le malheur.

Aucha, Maxime Belloche / Glénat

Au-delà de la peinture à grands traits de la vie médiévale, avec le dessin stylisé de Maxime Belloche dont c’est la première bande dessinée, Le temps des pivoines se veut une fable sur la résilience face au malheur : frappé par la mort de sa femme et de sa fille, Jean voit dans l’arrivée dans sa fille de la petite Pivoine l’occasion de retrouver un sens à son existence. Si la psychologie de Jean est assez bien travaillée, les autres personnages manquent en revanche quelque peu de relief pour ne rester que de simples esquisses. Le dessin de Maxime Belloche reproduit de façon assez convaincante la vie de la communauté, grâce notamment à une mise en couleur aux teintes rosées et bleutées réussie, la présence somme toute ténue du fait religieux dans le récit apparaît assez dommage dans un monde où l’Église est omniprésente.

Lecture agréable malgré ses défauts, Le temps des pivoines s’appuie sur la vie dans les campagnes au Moyen-Âge pour offrir un récit sur la guerre qui aspire à l’universel.