Le 20 août 2012
– Date de parution : 27 avril 2012
– Format : 12,2 x 19 cm, 328 pages
Allers-retours entre cinéma et philosophie, comédie et mélodrame, pour cet essai du philosophe Stanley Cavell
Allers-retours entre cinéma et philosophie, comédie et mélodrame, pour cet essai du philosophe Stanley Cavell
Présentation de l’éditeur : Dans son ouvrage le plus célèbre, A la recherche du bonheur (1981), Stanley Cavell établit l’existence d’un genre nouveau, la comédie du remariage, à partir de sept films hollywoodiens des années 1930 - 1940. Avec La protestation des larmes (1996), il prolonge cette recherche en définissant par symétrie un autre genre : le mélodrame de la femme inconnue.
Le philosophe américain étudie ici quatre films de la même période, Stella Dallas (K. Vidor, 1937), Now, Voyager (I. Rapper, 1942), Hantise (G. Cukor, 1944), Lettre d’une inconnue, (M. Ophuls, 1948). Il dresse le portrait d’héroïnes isolées mais combatives, liées par le besoin d’être éduquées et d’échapper au cadre du mariage afin de pouvoir exister par elles-mêmes. A travers elle il rend hommage à la puissance unique de certaines actrices, Barbara Stanwyck, Bette Davis, Ingrid Bergman et Joan Fontaine.
Derniers ouvrages de Stanley Cavell traduits en français : Philosophie des salles obscures (Flammarion), Philosophie. Le jour d’après-demain (Fayard).
Notre avis : Dans cet ouvrage, Stanley Cavell tente de circonscrire les limites d’un genre qu’il définit comme "le mélodrame de la femme inconnue" et analyse la manière dont celui-ci « dérive » de la comédie du remariage. Chaque chapitre étudie un aspect de cette dérivation, souvent à travers une approche thématique. Le philosophe considère par exemple que l’ironie sous-jacente d’un film comme Hantise joue un rôle équivalent à la conversation dans la comédie du remariage, qui en constitue le point d’aboutissement. Un réseau de similitudes est ainsi tissé au fil des chapitres, le tout sur fond de réhabilitation d’un genre que l’on considère souvent comme « mineur » (Cavell regrette à plusieurs endroits que ces films soient considérés comme des « films de femme »).
Mais cette entreprise dépasse largement le cadre du septième art, et La protestation des larmes est avant tout un essai de philosophie à part entière. Le cinéma n’apparaît pas (ou pas seulement) comme un objet disciplinaire que le philosophe étudierait par l’intermédiaire de "concepts", mais il est porteur en lui-même de préoccupations « métaphysiques » au sens large. La catégorie générique du mélodrame devient ainsi, au-delà des films qu’elle circonscrit, une manière de désigner notre propre rapport à l’existence, puisque ce genre constitue, selon Cavell, une réponse au doute sceptique, et qu’il répond à notre étonnement face à l’impossibilité d’apporter des preuves de notre existence. En raison de la complexité du propos, un compte-rendu ne peut qu’en être partiel. Mais passées les difficultés que présente le texte, on se laissera toucher par cette réflexion majeure et stimulante.
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.