Le 13 novembre 2015

Énième retour d’une rédemption adolescente devenue humble, le nouvel effort de Justin Bieber pour retrouver son statut de jeune premier ne manque pas de lourdeurs de production, pour un résultat banalement commercial.
Énième retour d’une rédemption adolescente devenue humble, le nouvel effort de Justin Bieber pour retrouver son statut de jeune premier ne manque pas de lourdeur de production, pour un résultat banalement commercial.
Bieber is back. Il crie Sorry à qui veut l’entendre depuis des mois à la télévision américaine pour ses frasques toxico-mégalo qui ont fait la Une des journaux à scandale, et a même sorti un tube qui témoigne de sa tendance à l’autoflagellation. A-t-il changé pour autant ? Le N.M.E. au Royaume Uni l’a bien placardé à la Une de son dernier numéro comme étant "cool", c’est qu’on y croirait presque. Pourtant son album Purpose, où tout, effectivement, relève de l"objectif" ("Purpose" en anglais) désespéré de lui faire retrouver la légitimité aux yeux de son jeune public, ne semble pourtant pas bien différent du reste de sa piteuse discographie.
Si les sons plus diffèrent, avec une tendance plus électro, noyée dans la lourdeur de la production contemporaine, le dernier (gros) effort de Justin, jouissant de 18 titres en version Deluxe, est inlassablement impersonnel et semble avoir été concocté, par Diplo, Skrillex, et autre Ed Sheeran, pour satisfaire la tendance sans trop se préoccuper de la coquille vide qui interprétera les morceaux à vendre sur la place publique.
Déjà armé du plus gros tube de sa carrière à peine pubère (What do you mean), l’album Purpose ne manque pas d’atouts commerciaux charismatiques (Company, No Pressure, Been You, Children), mais aussi de maladresses qui ramènent inévitablement son jeune interprète à l’image de Boys Band qu’il incarne à lui tout seul, le torse nu, les tatouages dégoulinant de pseudo virilité gamine. La ballade Life is worth Living est déjà une blague à la simple lecture de son titre et Trust s’inspire d’un RnB lounge paré pour détendre l’atmosphère dans un ascenseur. Quant à son ultime morceau, All in It, il renvoie à ses imperfections humaines et à la grandeur de Dieu, son héros. Purpose était donc une messe déguisée pour des apôtres peu exigeants. Un jour, peut-être, son ego le mettra sur la voie bénite de la maturité. Bieber et ses "believers" n’y sont pas encore.
C) 2015 Def Jam Recordings, a division of UMG Recordings, Inc.