Le 17 juillet 2017
Textes et iconographie sont des sources inépuisables de savoirs et de rêveries dans ce numéro spécial.
Notre avis : Les deux mois juillet-août sont pour la revue Positif l’occasion d’un dossier épais qui réjouit le cœur des cinéphiles et leur fait patienter jusqu’en septembre. On avoue ignorer s’il s’agit bien, comme le clame l’agressive citation de Variety International Film Guide de « la meilleure revue de cinéma en Europe », mais quel bonheur de réviser -ou découvrir- des points parfois négligés du septième art. Et, disons-le, cette année, c’est une fête : le numéro spécial « Femmes dans le cinéma américain » comporte environ soixante pages (qui peut encore se payer ce luxe ?) qui sont autant d’éclairages nouveaux sur des actrices très connues ou oubliées, mais pas seulement. Car ce qui compte ici, outre l’érudition et la qualité de l’écriture (l’absence de jargon est une réjouissance de chaque instant, même si on regrette que de temps en temps les auteurs sacrifient à la mode des termes anglais non traduits, dont certains peuvent déconcerter les néophytes), c’est l’angle choisi. Ainsi de la réflexion sur les « women’s directors » : là où on attendrait du convenu, (Cukor, évidemment, largement -et bien- traité), Jacques Demange propose une relecture de carrières bien connues (quelques lignes acérées sur Laura), mais aussi de vivifiantes notes sur Clarence Brown et Greta Garbo. Ailleurs, ce sont des découvertes complètes : on avoue tout ignorer de la photographe de plateau Ruth Harriet Louise, avant de lire le fascinant article sur cette fascinante femme, ou de June Mathis, au cœur d’un ensemble consacré aux scénaristes féminines.
Mais ce sont les thèmes transversaux qui font notre bonheur : le costume, l’innocence, les armes, l’âge... Autant de biais pour (re) découvrir des films, cinéastes et acteurs. Bien sûr, chacun selon ses préférences sera attiré par telle ou telle période (car, est-il besoin de le préciser, le dossier ne se limite pas aux époques anciennes), telle ou telle comédienne (pour notre part, l’article sur Margaret Sullavan, Jean Arthur et Joan Bennett eût suffit à notre bonheur). Mais c’est l’ensemble du dossier qui séduit, informe, véritable plaisir de lecture estivale utile. Alors, oui, il faut passer comme chaque fois sur des coquilles (Sulavan avec un seul « l » en légende, page 29, « a » sans accent page 33 : « Fanny a recours a tous les artifices »...) ; mais c’est une sorte d’essai stimulant, qui donne envie de voir et de revoir des films, qu’ils soient majeurs ou moins importants, de vérifier telle assertion qui nous avait échappée ; bref, une pleine réussite dont la couverture consacrée à Bette Davis, comme d’autres photos intérieures souvent magnifiques, est le prélude à une rêverie sans fin.
Galerie photos
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