Le 28 février 2020
- Date télé : 28 février 2020 21:00
- Chaîne : Canal +
- Festival : César 2020
La grande fête du cinéma français risque de ne pas être festive. Mais Foresti se chargera de réchauffer l’atmosphère.
Avis : La grande fête du cinéma français risque de ne pas être festive. Après la démission du comité de direction de l’Académie des César, la polémique engendrée par les douze nominations de J’accuse, le film de Roman Polanski (qui sera absent de la cérémonie, ce soir), l’appel au boycott de certaines associations féministes, les "contre-César" organisés il y a quelques heures (les Tocards 2020), les récents tacles de Lambert Wilson ou Catherine Deneuve, la grand messe du septième art a du plomb dans l’aile. Avec son énergie habituelle, on se doute que Florence Foresti, l’animatrice de la soirée, fera le job, comme on dit. Toutefois, l’ombre des agressions sexuelles, des viols, des harcèlements, de la domination masculine risque de planer sur toute l’assistance, rendant chaque intervention, chaque récompense interprétée à l’aune d’un contexte tendu, dès lors que les mots sortiront du cadre convenu des remerciements, pour dénoncer la réalité du cinéma français.
Mais comme on peut aussi élargir le propos aux intérêts économiques qui marchandisent n’importe quel support culturel (le rachat des Cahiers en est un bon exemple), on peut se pencher sur les longs-métrages nommés, en remarquant que, comme aux Victoires de la Musique, dernièrement, on ne prête qu’aux riches, en misant sur des films qui ont déjà garanti un retour sur investissement, puisqu’ils ont tous été des succès au box-office : J’accuse (douze nominations), Les Misérables (douze nominations), La Belle Époque (onze nominations). Pendant que des centaines de réalisateurs et de réalisatrices peinent à trouver des financements publics pour boucler leur projet, l’auto-congratulation hypocrite de la "grande famille" n’accordera évidemment aucune visibilité à la diversité culturelle, récompensera globalement celles et ceux qui rapportent de l’argent, produisent les films les plus exportables possibles. Bedos ou Toledano/Nakache ont donc toutes leurs chances, ce soir.
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