Le 18 septembre 2025
- Dessinateur : Mansoureh Kamari
- Genre : Autobiographie, Drame, Roman graphique
- Date de sortie : 10 septembre 2025
Un réquisitoire contre le régime iranien et un album pour le droit à être une femme.
Résumé : Réfugiée iranienne en France, Mansoureh Kamari partage ses souvenirs et ses traumatismes sur une enfance sous le joug des extrémistes, jusqu’à son acceptation, lente et difficile, de sa féminité.
Critique : Dans les premières pages, l’autrice se met en scène alors qu’elle pose pour un cours de dessin, n’hésitant pas à dévoiler son corps, le mettant même en avant, donnant ainsi l’impression d’une sensualité presque éclatante. Cet éclat était un leurre, tant ce regard sur le corps, injonction subie par le joug d’un État religieux, va peser tout au long de l’album, condition même de la libération physique et surtout psychologique de la jeune artiste. Car dans cet album, Mansoureh Kamari aborde son exil en France, mais aussi sa reconstruction en tant que femme et artiste. Mansoureh a fui l’Iran et elle se souvient de la figure de sa mère, soumise et aimante, avec ce désespoir latent et parle ainsi de la condition féminine. Elle partage ses désillusions et évoque avec beaucoup de force le regard des hommes qui pèse sur les femmes en Iran, qui touchent les femmes sans leur consentement dans la rue ou un magasin, donnant la nausée sur ce que représente une telle société, et sur l’idée que beaucoup encore aujourd’hui la revendique, sous n’importe quelle bannière ou religion.
© Casterman / Kamari
Artiste multiple, Mansoureh Kamari a donc choisi le vecteur du roman graphique pour se raconter, comme beaucoup l’ont fait, avec son trait et ses valeurs graphiques. Entièrement gris, l’album dégage de fait une tristesse d’une profondeur insondable, que ce soit ce père qui ne mérite pas qu’on le nomme, des rues ou un appartement sans lumière palpable, sans espoir auquel se raccrocher. L’unique lueur proviendra de ce corps de femme, avec ses cicatrices et ses défauts, beau dans sa nudité mais surtout dans son indépendance assumée, dans son air de défi, dans sa confiance retrouvée.
© Casterman / Kamari
Dans un roman graphique fait de brume du passe et de voile déchiré, Ces lignes qui tracent mon corps retrace le destin d’une exilée qui veut témoigner de la violence masculine institutionnalisée et rappeler qu’il est possible de s’en libérer.
200 pages – 24 €
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Galerie photos
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