Le 6 juin 2018


- Scénariste : Thirault, Philippe
- Dessinateur : Enea RIBOLDI
- Coloristes : Joëlle Comtois , Valérie Martineau
- Genre : Historique
- Famille : BD Franco-belge
- Editeur : LES HUMANOÏDES ASSOCIES
- Date de sortie : 25 mai 2018
- Durée : T.1
Récit maritime, entre corsaires des temps modernes et vague à l’âme.
L'argument : Sur l’océan Atlantique, en 1916, les sous-marins allemands ne sont pas seuls à briser l’écume et les navires alliés. Le Seeadler, voilier du capitaine Von Krüger, capture ou coule les bateaux marchands ennemis, mais sans jamais faire de victimes. L’histoire débute avec l’abordage d’un navire français, et la rencontre avec Pénélope, la fille d’un armateur ennemi.
Tiré d’une véritable biographie, un allemand surnommé "le dernier corsaire", L’Aigle des mers est une de ces histoires annexes de celle avec un grand H, en l’occurrence la Première Guerre mondiale. Le cadre s’éloigne de celui, plus habituel, des tranchées, de la Somme ou de Verdun. Si l’arrière a désormais son lot de récits, les mers avaient quelque peu échappé à la focalisation, du moins pour une aventure complète. Thibault et Riboldi ont donc imaginé une histoire d’amour, romanesque comme du Conrad, romantique comme du Corto Maltese, et ce premier tome fait entrer de plein fouet dans les cabines de plusieurs personnages amenés à s’aimer, se haïr, dans les cales où certains triment, d’autres tuent, voire sur le pont, où le danger guette, qu’il s’agisse de vagues ou de canons. Les personnages féminins auront leur importance dans ce premier tome, qui met à mal la belle armure du capitaine, soldat aristocrate qui s’est trompé d’époque, dont les manières semblent éculées, exagérées au début, et l’histoire d’amour prévisible, mais finalement les ramifications qui découlent ou s’écoulent en parallèle de cette relation prennent l’ascendant, surtout lorsqu’il paraît clair que la fin sera tragique.
© Les Humanoïdes Associés
Le dessin d’Enea Riboldi s’est parfaitement approprié le détail et l’ambiance d’un voilier, fort de trois mâts, de la poupe à la proue chaque élément semble restitué avec une précision minutieuse et une exaltation féroce. Il y a un certain charme à partager ce voyage à bord d’un bateau quasiment mythique, ce voilier blanc qui habite tant d’autres œuvres de BD. Du côté des personnages, c’est finalement un cercle assez restreint qui est présenté, où les jalousies et les tentations vont peu à peu perturber le quotidien de ces soldats habitués à avancer masqués, qui accueillent leurs prisonniers avec des égards et des repas dignes du siècle précédent. Ainsi, les combats sur le pont sont minoritaires comparé aux tables garnies et aux lits feutrés des cabines. Un bon point pour l’originalité, même si l’on songe davantage à une croisière que de la piraterie.
© Les Humanoïdes Associés
Passionnés de navigation, cette nouvelle série est faite pour vous. Mais les autres ne sont pas exclus, au contraire, car vous aussi allez virevolter avec le capitaine et son voilier, prenez vous d’affection pour ce baron allemand, pour cette prisonnière française et leurs seconds et parents, moins sublimes évidemment, mais à-mêmes de faire basculer leur histoire.
58 pages - 14,50€
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