Le 3 janvier 2022
- Dessinateurs : Lomig, Loïc Gosset, Maryse Berthelot, Noë Monin
- Famille : Roman graphique
- Festival : Quai des Bulles 2021
À travers une exposition bien scénarisée, le festival Quai des Bulles a mis en valeur la jeune revue La Vilaine, portée par un collectif d’artistes rennais.
Toujours attentif à la création locale, le festival malouin Quai des Bulles a ouvert les portes du Palais du Grand-Large au collectif d’autrices et auteurs de La Vilaine. Riche en planches originales et en illustrations, l’exposition restitue les ambiances typiques de Rennes et reconstitue un bar, avec de fausses affiches et des étiquettes de bouteilles créées pour l’occasion. Il faut dire que c’est dans un bar que le projet de La Vilaine – du nom du fleuve qui traverse Rennes – a véritablement vu le jour. Des artistes rennais – Chloé Gwinner, Maryse Berthelot, Lomig et Loïc Gosset, co-fondateurs de La Vilaine – ont ressenti l’envie de créer une revue en fédérant les auteurs de la scène rennaise. En janvier 2018, ceux-ci mobilisent leurs réseaux respectifs et se donnent rendez-vous dans un café pour discuter de ce projet. Le succès de l’événement dépasse leurs espérances : une petite centaine de dessinateurs ont fait le déplacement ! Cet engouement a donné l’impulsion nécessaire au lancement de cette aventure éditoriale.
- Couverture du deuxième numéro de la revue
Le premier opus de La Vilaine sort en septembre 2019, après deux années de maturation nécessaires pour définir la ligne éditoriale, la charte graphique et la maquette, et pour recueillir les projets des artistes. Le lancement est financé par une campagne sur Ulule, qui publicise le projet. Le succès est au rendez-vous : tiré à 1 500 exemplaires, le premier numéro est rapidement épuisé et bénéficie d’un retirage. Il faut dire que les libraires rennais ont suivi avec engouement ce projet porté par des dessinateurs et centré sur leur ville ! En parallèle, la revue se structure autour d’une association gérée par les auteurs, qui prennent collectivement les décisions éditoriales et commerciales. À l’heure où les artistes militent pour une revalorisation de leur statut – rappelons que de très nombreux dessinateurs de bande dessinée vivent dans la précarité – ce genre d’initiatives prend tout son sens.
- Gad – La Vilaine n°3
La pandémie de Covid-19 n’a pas eu raison de l’élan créé par les artistes de La Vilaine. En dépit de l’annulation des festivals et des restrictions difficilement compatibles avec la sociabilité et les échanges, la revue sort son deuxième numéro en septembre 2020, puis un troisième lors de la rentrée 2021. Ces trois premières parutions ont suscité l’engouement des festivaliers qui se sont pressés en nombre – dans le respect des gestes barrières, bien sûr ! – sur son stand pour obtenir une précieuse dédicace.
- Elsa Bordier et Hop – La Vilaine n°2
La Vilaine puise d’abord sa force dans son collectif d’auteurs, issus en majorité de la scène bretonne. Elle cultive l’éclectisme dans le style et l’imaginaire mobilisé par ses dessinateurs, qui utilisent volontiers La Vilaine comme un espace d’expérimentation graphique et narratif. Espace de liberté, elle n’impose qu’une seule contrainte à ses participants : que leurs histoires se déroulent à Rennes. La préfecture de la Bretagne constitue ainsi son fil directeur. Les lecteurs de la région se plaisent à retrouver dans ses pages les références à la culture rennaise et à ses lieux de vie.
Dotée d’une fabrication soignée qui s’inspire de La Revue dessinée, La Vilaine s’organise autour de rubriques récurrentes. Laboratoire expérimental, « Rennais·ses » constitue le premier feuilleton de la revue. Un collectif de scénaristes – Maryse Berthelot, Renan Coquin, Benjamin Dierstein, Loïc Gosset, Noë Monin, Luc Venries pour le numéro trois– réalise le storyboard et le découpage du récit, puis la réalisation des planches est confiée à différents dessinateurs qui produisent entre une et trois planches. Le tout forme un cadavre exquis truculent. Ailleurs, il y en a pour tous les goûts. Les planches humoristiques sont regroupées dans « 1000 Thabor », « Horizons » est dédié à l’imaginaire, « Champ libre » à la chronique sociale quand « Colombages » met en scène le passé de la ville de Rennes. Si le lecteur navigue entre les styles graphiques, la revue conserve une cohérence bienvenue grâce au travail du comité éditorial.
La Vilaine conserve depuis sa création une publication annuelle, qui intervient au mois de septembre. Chaque nouvelle publication est assortie d’une campagne sur Ulule, qui permet aux nouveaux lecteurs d’acheter s’ils le souhaitent les précédents exemplaires. On souhaite une longue vie à La Vilaine, espace d’expression pour ses nombreux auteurs et lecture réjouissante pour les bédéphiles bretons et tous les autres.
Comment se procurer La Vilaine ?
La Vilaine ne bénéficie pas d’une distribution nationale. Elle est disponible dans la plupart des librairies rennaises indépendantes (Critique Librairie, Le Forum du Livre), qu’elles soient ou non spécialisées dans la bande dessinée. Si vous n’êtes pas de la région, il est possible de commander un volume et de se le faire envoyer.
Si vous vivez dans les alentours de Rennes, vous pouvez rencontrer ses autrices et auteurs généralement au bar l’Amaryllis (à Rennes, bien sûr). Les rendez-vous du premier semestre 2022 auront lieu le mardi 4 janvier, le mercredi 2 février, le mardi 1er mars, le mercredi 6 avril, le mardi 3 mai et le mercredi 1er juin.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page Facebook ou Instagram de La Vilaine.
Galerie Photos
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