Le 25 décembre 2010
Un Plan Marshall pour Hollywood ? C’est arrivé en 2010, l’année où l’international aura presque sauvé l’industrie du film américaine.
Rien ne va plus à Hollywood depuis le mois de juin, où les valeurs sures tombent les unes après les autres, sauvées par l’international qui sert de Plan Marshall à l’Amérique.
Vent de crise sur Hollywood ? Après le semi échec de Raiponce (137M$ en 4 semaines pour un budget de 250M$ !), celui de Narnia 3 (53M$ en quinze jours pour un budget de 150M), le désastre de The Tourist (35M$ en 15 jours pour un budget de 100M$), la semi-déception de Tron l’héritage (68M$ en 7 jours pour un budget de 150M$) et de Megamind qui peine à dépasser les 150M$, c’est Mon beau-père et nous qui démarre cette semaine une piteuse carrière en salle... le pessimisme est de rigueur, aucun des blockbusters de saison n’ayant réussi à s’imposer sur son seul marché natal. A côté, seuls les budgets moyens semblent tirer leur épingle du jeu : The fighter, The king’s speech, True grit des Frères Coen ou encore Black swan. Pas de quoi satisfaire les pontes des majors.
Un enseignement fondamental à tirer de ce marasme : dans un contexte de mondialisation absolue (étendue des règles du capitalisme à l’Europe centrale et à l’Asie communiste et donc multiplication des marchés), le blockbuster américain dépend de plus en plus du marché international et aujourd’hui, la plupart des films made in USA ne parviennent à s’en sortir que grâce au public étranger. Déjà cet été, L’agence tous risques, Sex and the city 2 mais surtout Night and day, L’apprenti sorcier et Prince of Persia avaient accentuée cette tendance, ne connaissant la rédemption qu’à travers leur exploitation étrangère. Le fameux « prince de Perse » a coûté 200 M$ et a subi un revers effroyable aux USA : 90M$ de recettes. Heureusement le succès a été correct un peu partout dans le monde, y compris en France. Il rajoute donc 220M$ dans sa cagnotte. Le trou a été comblé. Pour L’apprenti sorcier, une autre production Disney, le budget s’élevait à 150M$ et les résultats américains ont été abyssaux (63M$ !) contre une belle tenue en dehors de ses frontières (152M$). Cet hiver Narnia 3 ne s’est rentabilisé qu’avec l’exploitation étrangère et Raiponce a eu beau recevoir des éloges de la part des critiques, l’avantage de la 3D pour gonfler ses recettes ainsi qu’un bouche-à-oreille favorable, ses chiffres américains ont dû compter sur l’Europe et notamment la France et l’Allemagne pour se faire 100 bâtons de plus. Si on anticipe sur le mois de janvier durant lequel le conte de fées sortira sur 15 marchés de plus (dont le Royaume Uni, le Japon et l’Espagne), le film devrait largement dépasser les 250M$ en dehors des Etats Unis.
Seules exceptions notables dans cette ration en faveur de l’Europe, la pérennité de quelques franchises : Harry Potter 7 n’a battu aucun record mais sur la fin parvient tout de même aux mêmes scores que ses prédécesseurs, avec plus de 280M$ aux USA et plus de 550 bâtons dans le monde ! Shrek 4 a moins marché mais a pourtant récolté 238M$ aux USA et 500M dans le monde. Iron man 2 a été formidable (312M$ local et 300M sur l’étranger), Twilight 3 a engrangé 300M$ aux States et 392 M dans le reste du monde et enfin Toy Story 3 a cartonné également partout : 415M$ aux USA et 618 sur les autres marchés. C’est le triomphe absolu de l’année 2010, si on écarte Avatar qui est sorti en fin d’année 2009.
Hors franchise, on notera les excellents scores américains et mondiaux d’Alice au pays des merveilles (1 milliard dans le monde dont plus de 330M de billets verts aux States, mais c’était un remake, ou plutôt une nouvelle adaptation d’un classique et le film bénéficiait de l’apport 3D apporté sur un plateau d’argent par Avatar), de Shutter Island, Dragons, d’Expendables, de Moi, moche et méchant, mais surtout d’Inception, le plus gros carton original de l’année. Le film de Christopher Nolan a touché toute la planète : 292M$ aux States et plus de 585M$ ailleurs. C’est tout simplement énorme. Comme quoi, avec un peu d’originalité, Hollywood pourra trouver son salut sur son propre territoire tout en conservant la reconnaissance de son public étranger.
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