Hellébore : Le retour de Junia– Éric Gosselet, Gérald Guerlais – la chronique BD

Critique : L’hellébore est une plante vivace qui fleurit en hiver, c’est aussi le nom du royaume où se trame la facétieuse histoire de cet album. Réalisé à quatre mains par Gérald Guérlais au scénario et Eric Gosselet au dessin, cette bande dessinée jeunesse nous transporte dans un univers d’heroic fantasy verte ou l’humour et l’aventure font bon ménage.

L’histoire débute dans une prison, un prince doit en être délivré, il s’agit du jeune Darius. Il s’apprête à régner, mais en attendant, il s’adonne à son dada : la magie verte. Entre lui et sa sœur Junia, la rupture semble être consommé. Élevés ensemble par la magicienne Cardamine, leurs parents gouvernaient paisiblement le royaume d’Hellébore jusqu’à ce qu’un jour un drame se produit.

Hellébore : Le retour de Junia, page 10.

Tous droits de reproduction réservés © Oxymore pour M.F./ Guerlais/Gosselet.

Le scénario est bien ficelé, avec des rebondissements aussi hilarants qu’entrainants ! La dynamique générale se rapproche de celle d’un animé. La lecture est très vivante, les émotions des personnages n’ont pas besoin d’être dites, elles se traduisent dans leurs faciès très expressifs ! Les décors plongent le lecteur dans un univers imaginaire composé de forêt aux essences de plantes farfelues et de plaines quasi-arides où se dessinent les silhouettes de châteaux-forts, le tout avec des couleurs chatoyantes et contrastées !

Hellébore : Le retour de Junia, page 30.

Tous droits de reproduction réservés © Oxymore pour M.F./ Guerlais/Gosselet.

La force de cet album jeunesse est aussi de parvenir de manière subtile à questionner la complexité des relations interpersonnelles en mettant en valeur les notions de camaraderie, fraternité et de responsabilité individuelle. Darius va comprendre comment sa préceptrice Cardamine a réussi à lui fait croire à un gros mensonge. L’album permet alors d’aborder le pouvoir d’influence et de domination des adultes sur les enfants. Obéissance ne veut pas dire servilité. Il permet aussi au détour de relation entre deux chevaliers croisés par Darius dans son périple d’aborder la force de la camaraderie. Quant aux relations entre le frère et la sœur, le lecteur découvrira comment les liens peuvent tenir malgré les épreuves. Bien que ces grands thèmes soient abordés, l’album est plein d’humour et d’aventures, il n’est jamais moraliste, bien loin de là !

Voilà, un album verdoyant et pétulant !

L’ouvrage se termine sur une ouverture qui donne le sentiment que l’on retrouvera probablement bientôt nos deux héros Darius et Junia dans un nouvel album.