Le 31 octobre 2014
- Acteur : Lady Gaga
Alors que débute sa tournée française au Zénith de Paris, Lady Gaga fait déjà figure d’ancêtre en France. Ses fans, eux, ont disparu.
Alors que débute sa tournée française au Zénith de Paris, Lady Gaga fait déjà figure d’ancêtre en France. Ses fans, eux, ont disparu.
Mars 2013, le dernier single de l’album Artpop rentre dans les charts français en 92e position. Cela sera son niveau le plus élevé après 6 semaines passées dans le top 200. Il faisait suite au score médiocre de l’excellent single Do what U want qui était rentré une semaine dans le top 10 grâce à un pub pour Beats, et l’insuccès de Applause le single leader de son grand retour qui est resté deux semaines dans le top 10 malgré une attente médiatique digne des plus grandes stars.
Le constat est amer, Lady Gaga ne vend plus en France depuis Born this way, le single, sorti au printemps 2011. Depuis, en trois ans, aucun tube, dans une carrière jalonnée de succès ponctuels (Just dance, Poker Face, Paparazzi, Bad Romance, Telephone, Alejandr), l’artiste n’est pas au niveau des stars féminines contemporaines : Rihanna a aligné les hits depuis 2005, de façon quasi continue, Katy Perry a connu au moins un méga tube par album (I kissed a girl, Firework, Roar) depuis 2008. Adèle est juste au-delà de l’humain, parmi les divinités éternelles. On n’osera pas la comparaison avec Madonna, celle des années 80, 90 et même celle des années 2000, qui a plus de 40 tubes à son actif. En fait, la madone en 86-87 compte plus de cartons que Lady Gaga sur 7 ans, malgré une époque plus propice aux stars marketées : featurings, duos, marketing viral profitant de YouTube et d’une omniprésence sur les réseaux sociaux...).
(Auto)proclamée plus grand phénomène de son époque, Lady Gaga a effectivement été l’objet de tous les discours et de toutes les attentions pendant 3 ans, faisant ériger des statuts à son effigie, se mettant en scène telle une déesse dans des pubs pour du parfum ou des vidéo-clips excentriques, et déambulant péniblement dans des tournées mondiales nombrilistes où la communion avec le public peinait à démontrer le manque de rigueur des chorégraphies et une conception pompier du show à l’américaine.
Sa nouvelle tournée est très vite devenue l’objet de moqueries en France avec deux dates au... Zénith, lieu improbable pour des vedettes comme U2, Coldplay, Depeche Mode qui, en tant que monstres du showbiz, ne déclinent désormais leurs spectacles qu’en stade. Avec un Bercy pour clôturer son show, Gaga invitera moins de 30.000 spectateurs différents (beaucoup iront au 3 !) à sa grande messe, quand son précédent spectacle réunissait 70.000 adorateurs au Stade de France en 2012.
La désaffection du public français a été radicale, l’une des plus rapides jamais connues par une vedette de son envergure, évoquant en leur temps les chutes vertigineuses de Jeanne Mas ou Roch Voisine pour la scène francophone. Ce n’est pas moins l’attitude trash que le manque de modestie de l’artiste qui sont à mettre en cause : son attachement à l’art pop est devenu l’une des plus grandes sources d’embarras lors de ses interviews, la chanteuse est devenue immatérielle ou pure entité arty tellement avant-gardiste qu’elle ne peut plus être comprise. Pauvre Gaga.
On pleurera à peine devant la vacuité d’un concept qui tente de se racheter une conduite auprès du crooner Tony Bennet pour un album de jazz qui s’avère plus commercial que sa compilation d’eurodance Artpop qui est resté 2 semaines dans le top 30 hexagonal. Ce détour par le jazz parvient à des chiffres honorables qui pousseront l’artiste à revoir son comportement si elle souhaite faire de vieux os dans les hits parades.
Depuis Just Dance, la musique de Lady Gaga a vieilli et s’écoute avec nostalgie par les nouveaux jeunes adultes qui se remémorent leurs années 00s. Les adolescents, eux, ont trouvé leurs idoles du moment. On ne parle pas de Justin Bieber ou de 1Direction, tous dépassés, mais d’Ariana Grande et surtout de l’authentique Lorde, à peine majeure, qui s’est bâtie une carrière sur une image anti-Gaga, une maturité artistique qui a mis le bourdon à la chanteuse de Poker Face qui n’est plus que l’ombre d’une star aujourd’hui.
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