Les vacances chez pépé-mémé – Guillaume Bouzard - la chronique BD

Critique : Trois petits-enfants qui courent partout et s’amusent à la campagne. Rien de bien méchant. Deux grands-parents qui s’en occupent, mais les traitent comme des enfants de la ferme et ne prennent pas de gants avec eux. Ce qui va amener une série de choc et de moments décalés.

Ce décalage se joue à deux niveaux. Tout d’abord, pépé et mémé ont leur vie et n’y change rien malgré la présence des petits-enfants. La différence générationnelle entre des enfants qui ont envie de jouer et des grands-parents qui veulent la paix amène au premier choc. Ce dernier impacte plutôt les enfants, car pépé et mémé continuent leur vie, se plaignant juste de la fragilité de leurs petits-enfants. Et le second choc vient de l’opposition entre les enfants citadins et les rudes campagnards. Quand le benjamin pleure pour un petit bobo, sa grand-mère le recadre rapidement. Et de même pour un grand bobo !

On avance au fil de ces histoires courtes de quelques pages qui se suivent et se renvoient l’une à l’autre grâce à des personnages secondaires récurrents.

Guillaume Bouzard / Fluide Glacial

Guillaume Bouzard adopte un trait un peu brut pour rendre cette vie au grand air, notamment avec l’emploi de grosses hachures pour marquer les reliefs ou les ombres. Il mêle ces larges tracés noirs avec des couche de gris. Les décors colorés qui sont soit avec soit sans traits de contour contribuent à l’ambiance des vacances plutôt estivales. Les planches composées sous forme de trois bandes donne un rythme aux histoires. Guillaume Bouzard sait jouer sur les rebondissements et l’impassibilité des grands-parents devant l’effervescence des petits-enfants. Cela permet de renforcer le ressort comique des situations traversées par ces jeunes qui se souviendront longtemps de ces vacances.

Les vacances chez pépé-mémé nous plonge dans un double conflit générationnel et l’opposition ville et campagne afin de créer des gags teintés d’humour noir.