Le 18 juin 2025


- Scénariste : Sophie Bédard>
- Dessinateur : Sophie Bédard
- Genre : Drame, Amitié, Humour, Zombies
- Editeur : Éditions Pow Pow
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 6 mai 2025
Une histoire de zombies dans un centre d’achat, une rupture amoureuse qui se solde en malédiction, des employés en mode survivor et une bonne dose d’humour, voilà en substance le croustillant album signé Sophie Bédard.
Résumé : Au dernier jour de son année scolaire, Maya reçoit le coup de fil de son patron qui lui demande de venir faire la fermeture du magasin où elle s’est fait embaucher pour financer ses études. La soirée qu’elle prévoyait pour fêter la fin de son CEPEG tombe à l’eau. Le même jour, elle revoit son ex-petit ami qui lui donne une lettre. Elle arrive au centre commercial où elle travaille et se lance dans ses activités routinières sans sourciller. Quand l’heure de la fermeture approche, elle décide d’ouvrir la lettre, et là, blam !! Black-out total ! Quand elle retrouve ses esprits, rien n’est plus pareil. Le centre commercial est cerné de monstres noirs qui veulent l’attaquer, elle et les quelques employés encore présents à la fermeture. Le temps semble s’être arrêté…. Que s’est-il passé ? Comment vont-ils s’en sortir… ? Cette histoire fantastique est teintée d’horreur et d’humour ! Entre frousse, solidarité et couardise, ces quelques hommes et femmes emprisonnés sur leur lieu de travail n’ont plus qu’une option pour s’en sortir vivants : vaincre la malédiction !
Critique : Cette bande dessinée venue du Québec est d’une très grande fraîcheur. Dans ces plus de 350 pages, ça dépote ! Le rythme est bien mené avec cinq chapitres, un épilogue et du suspense du début à la fin. Des sentences latines inaugurent chaque chapitre et donnent le ton : D’Alea Jacta Est à Tabula Rasa, l’histoire se déroule à un rythme haletant. Que restera-t-il des protagonistes de l’histoire à la fin du récit ? Cette bande dessinée parvient très habilement à embarquer le lecteur avec une histoire pleine d’actions et des personnages qui se serrent les coudes pour survivre !
Tout part de la lettre que Maya reçoit de son ancien petit copain, un garçon qui l’entraîne jusqu’au bout dans une relation toxique au sens figuré et littéral du terme. L’autrice, Sophie Bédard, prend en effet ce mot au sens premier du terme et fait de cette interprétation le ressort de l’intrigue. Ainsi, d’une manière complétement détournée, elle invite le lecteur à envisager comment des sentiments mal intentionnés peuvent être ravageurs et manipulateurs.
- Maya contre la malédiction du centre d’achat - Illustration 1
- Tous droits de reproduction réservés © Pow Pow/Bédard 2025
De sentiments, il en est pas mal question mais cette bande dessinée n’est pas du genre sentimentaliste. À travers tout une série de personnages, l’autrice décline une grande palette de sentiments et d’émotions. Par exemple, elle s’amuse à nous plonger dans le tourbillon émotionnel des émois amoureux et des béguins secrets avec Laurence, la collègue de Maya. Cette dernière en pince pour Christine, qui tient le salon de coiffure du même centre commercial, mais elle ne lui dit rien. Pourtant, on découvre que, dans d’autres situations Laurence n’a pas sa langue dans sa poche et a le sens des réparties et des punchlines bien incisives ! Notamment face à Ezekiel, un autre employé du centre commercial. Ce dernier, tatillon sur les horaires, se fait une joie de narguer les deux filles sur leur départ soit disant anticipé à 20 h 58, au lieu.... de 21 h 00 !
- Maya contre la malédiction du centre d’achat - Illustration 2
- Tous droits de reproduction réservés © Pow Pow/Bédard 2025
Cette petite niaiserie est vite oubliée quand ils se rendront compte avec quelques autres employés encore présents à la fermeture, qu’ils sont cernés de monstres noirs. Obligés de se replier à l’intérieur du magasin, ils vont devoir tous ensemble affronter ces bêtes ignobles. Les personnalités de chacun se révèlent, c’est mordant et plein d’humour. N’empêche, ils vont faire front tous ensemble et trouver comment s’en sortir !
- Maya contre la malédiction du centre d’achat - Illustration 3
- Tous droits de reproduction réservés © Pow Pow/Bédard 2025
Le dessin rond et aéré de Sophie Bédard, plutôt minimaliste apporte fraîcheur et vitalité au récit. On ne s’ennuie pas. Les dialogues sont croustillants ! Comme cette bande dessinée vient du Québec, il faut un petit temps d’adaptation au lecteur français pour se faire aux expressions de nos voisins d’Outre-Atlantique, mais cela rend la lecture d’autant plus exotique et savoureuse ! Un vrai dépaysement pour cette intrigue campée dans un lieu de notre banalité marchande : un centre commercial !
Plus qu’une lecture divertissante, cette bande dessinée parvient aussi à nous faire réfléchir de façon détournée et humour, à notre rapport aux marchandises, aux relations clients-commerçants. Enfin, elle est aussi une belle illustration du pouvoir de l’amitié, dans les tracas du quotidien et dans les situations extrêmes. Dans cette histoire l’amitié est également un beau et fort levier de résilience !
Alors, ne tardez plus et allez découvrir cette bande dessinée publiée par l’éditeur québécois Pow Pow. Parue en France en mai 2025, elle se trouve donc facilement dans vos librairies préférées.
372 pages – 27 €
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