Le 25 décembre 2025
- Scénaristes : Éric Corbeyran>, Rurik Sallé>
- Dessinateur : Jef
- Genre : Fantastique
- Editeur : Ankama
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 16 janvier 2026
Rurik Sallé a eu l’idée de cette histoire, qu’il a développé en scénario de bande dessinée avec Corbeyran. Jef a réalisé à l’encre les dessins de cette intrigue ramassée sur une semaine, histoire étonnante et émouvante qu’on ne lâche pas avant la fin.
Résumé : {Neige de sang} commence en plein été 1970, dans le petit village côtier de Shikami, au Japon. Le jeune Takashi attend un artisan pour découvrir sa collection de katanas. La vieille Makiko ferme son auberge-hôtel désormais vide, Sayori vient livrer Makiko en saké. Shikami vit une journée d’été comme les autres. Mais les rues sont balayées par le vent et de noirs nuages s’amoncellent au-dessus du village, un temps inhabituel pour la saison...
Critique : Ce récit mystérieux réserve de belles surprises. Aussi, nous vous en dévoilerons le moins possible sur son déroulé. On ne sait trop à quoi s’attendre et l’on avance de question en réponse, au fur et à mesure que l’intrigue se dénoue et que la tension monte. La phrase ouvrant le recueil, extraite de la chanson « Je tuerai la Pianiste » écrite par Gérard Manset et chantée par Alain Bashung, peut surprendre de prime abord pour une BD se passant dans le Japon des années soixante-dix. Mais plus on progresse dans le récit, plus elle semble avoir du sens.
Rurik Sallé et Corbeyran nous dévoilent une galerie de personnages tous attachants, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs doutes et leurs convictions. Certains interviennent peu, on ne les oublie pas pour autant. L’histoire nous capte et on plonge sans s’en rendre compte dans cette intrigue, s’interrogeant avec les personnages, nous faisant notre petite idée de la clé du récit, comme les protagonistes, sans trop savoir comment tout cela va se résoudre. Corbeyran et Rurik Sallé nous dépeignent un monde en transition. Le petit port de Shikami a du mal à s’en sortir, depuis que la route nationale construite loin de chez eux ne fait plus de ce village un point d’étape. Les commerces ferment et les jeunes s’en vont. C’est l’urbanisation créée par le développement des voies de transport dont on voit les effets. C’est dans ce contexte que se situe l’action.
© Rurik Sallé, Corbeyran, Jef / Ankama
Jef a travaillé énormément pour rendre ce Japon non seulement vraisemblable, mais aussi réel. On est embarqué dans les rues de Shikami, avec ses habitants, leurs vêtements. En une page, nous voilà implanté au Japon. Techniquement, Jef a dessiné au pinceau et à l’encre, aux encres, pourrait-on dire. Il a certes utilisé de l’encre noire, mais aussi des encres de couleur. Le ciel envahi de nuages noirs porte la magnifique marque de coups de pinceaux. Les décors précis, réalistes, les personnages expressifs et dynamiques sont tracés finement. Les couleurs chaudes éclatent dans l’obscurité oppressante de certains passages. La composition des planches se fracture quand la tension s’intensifie. Le découpage habituel en cases rectangulaires cède la place à un fractionnement des cases, biseautées, se chevauchant, s’effondrant presque sur la planche.
Toute cette richesse graphique est au service de l’intrigue centrale et des émotions. La calligraphie japonaise de chaque tête de chapitre favorise encore plus à l’immersion.
Neige de sang pose dans une intrigue prenante, plongée au cœur du vieux Japon des années soixante-dix. Cette histoire envoûtante est servie par un dessin finement ciselé au pinceau et à l’encre. Une BD à ne pas rater.
80 pages – 18,90 €
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