Le 10 novembre 2025
- Réalisateur : Pascal Elbé
- Acteur : Zabou Breitman
- Distributeur : UGC Distribution
- Festival : Festival d’Angoulême 2025
– Sortie en salles : 12 novembre 2025
Le réalisateur et son actrice évoquent la création de "La Bonne étoile", en salle le 12 novembre 2025.
Avec son nouveau long métrage, Pascal Elbé aborde l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire de France, mais à la manière d’un conte qui s’avère à la fois doux, drôle, émouvant et cruel. Nous avons eu l’occasion d’échanger quelques instants au Festival du Film Francophone d’Angoulême avec le réalisateur et son actrice Zabou Breitman.

- © 2025 YANN ZENOU ENTERTAINMENT (YZE) - ADNP - UGC IMAGES - FRANCE 3 CINEMA
Quelles ont été vos influences pour concevoir un récit mêlant aussi bien la légèreté que la gravité ?
Pascal Elbé : Je suis profondément attaché à la comédie italienne. Ces films où l’on peut rire et pleurer dans la même scène. De véritables tragi-comédies. J’aime aussi les œuvres au rythme effréné d’Ernst Lubitsch ou de Billy Wilder, qui m’ont fait tant rêver. J’ai toujours pensé que ce cinéma ne serait jamais démodé. Tout comme les cinéastes du néoréalisme italien comme Dino Risi. Ils abordaient des sujets graves, notamment de l’après-guerre, mais sans jamais être plombants. J’ai souhaité m’inscrire, en toute modestie, dans cette tradition de cinéma.
Zabou Breitman : C’est vrai que j’ai pensé à l’univers de Lubitsch dès la lecture du scénario tant le récit s’avérait drôle, mais sans éluder la gravité des événements qu’il aborde. Les films auxquels fait référence Pascal sont tous extrêmement généreux. Ils respectent et comprennent le spectateur. Et ce sont des films qui n’existent vraiment que lorsqu’ils sont vus car toute leur magie s’opère dès lors le spectateur devient très actif en découvrant une histoire aussi forte. Il est nourri de quelque chose de grave mais sans que cela ne soit abordé au premier plan… jusqu’à ce que cette cruelle réalité soit évoquée et nous explose à la vue avant de nous emporter.
Comment avez-vous abordé votre mise en scène, élégante certes, mais toujours sobre ?
Pascal Elbé : J’aime le cadre, l’image, la réalisation. Pour autant, je n’aime pas l’académisme même si je défends un certain classicisme. J’ai donc abordé ma mise en scène avec beaucoup d’humilité. Loin de moi l’idée de me comparer à Stanley Kubrick, mais lorsqu’il a réalisé Shining, c’était à une époque où les films d’horreur étaient le plus souvent tournés en caméra à l’épaule. Mais Kubrick ne souhaitait pas s’inscrire dans cette démarche et a souhaité élaborer sa propre grammaire cinématographique. Il a travaillé sur la perspective, avec une longue focale, et il a inventé une grammaire de cinéma. Ici, sans chercher à réinventer quoi que ce soit, il fallait que je conserve une certaine tenue dans le cadre. Pourtant, je n’avais pas envie d’avoir une idée de mise en scène à chaque séquence. Je n’aime pas quand on voit trop la réalisation. J’aurais pu être tenté d’aller un peu plus loin dans la technicité mais la priorité était de rester focalisé sur les personnages, la comédie, l’émotion mais sans pour autant verser dans trop de réalisme. Rien ne doit être tape-à-l’œil. On fait du cinéma, simplement, qui parle au cœur.

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Sans spoiler quoi que ce soit, la conclusion de votre film s’avère à la fois douce et amère… On pense que tout finit comme dans le meilleure des mondes avant que l’on comprenne que ces personnages seront à jamais éprouvés par la perte d’un des leurs…
Pascal Elbé : J’ai hésité à faire disparaître un personnage mais, en même temps, je ne pouvais pas faire fi de la réalité dramatique de cette période. Dès lors, une fin parfaitement positive n’aurait pas été crédible. Et puis je voulais concevoir ce film comme un conte. Or les contes ont aussi quelque chose de cruel. À commencer par Le Petit Poucet qui est d’une violence inouïe. Et pourtant, c’est une histoire qui nous a fait et nous fait encore vibrer.
Zabou Breitman : Pour ma part, je pense que avons besoin d’aspérité et d’être confronté à une forme de noirceur car cela nous aide à accepter la nôtre mais aussi celle des autres.
Propos recueillis par Nicolas Colle
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