Le 25 octobre 2017
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Dans sa lutte pour le leadership contre UGC, Pathé déploie un nouveau type de salles en France, les salles Dolby Cinéma. Une révolution sensorielle et les fauteuils les plus confortables jamais proposés à l’exploitation ! Retour d’expérience.
Il ne faut pas compter sur les complexes UGC pour l’innovation technologique. Récalcitrante pendant longtemps quant au passage aux écrans numériques, puis à la 3D... la chaîne de cinémas célèbre pour ses Ciné Cité, notamment parisiens (premier complexe au niveau de l’affluence en Europe, dans le quartier des Halles, et une réplique à succès à Bercy et un peu partout en France !), et sa sacro-sainte carte illimitée qui a révolutionné notre consommation de cinéma dans l’Hexagone, s’est tranquillement laissée dépasser par Pathé quand on en vient aux attirails technologiques.
Après l’Imax, la 4DX, le son Dolby Atmos, la 4K, aujourd’hui c’est l’impressionnant dispositif Dolby Cinéma que la chaîne déploie, tout d’abord, depuis le 20 octobre, au nouveau multiplexe le Pathé Massy, avant une série d’ouvertures programmées pour la fin de l’année sur deux sites (à Lyon et Rouen) et en 2018 dans une dizaine de temples de la consommation un peu partout en France.
L’enjeu est de taille pour le coq cinéphile, il lui faut consolider sa présence sur des secteurs où la concurrence est rude, alors que les attaques au 7e art, dans sa vision large, sont multiples : téléchargement illégal, streaming, chaînes et sites de consommation de cinéma à la demande, comme Netflix, Amazon Premium, OCS... N’oublions pas de parler de l’appauvrissement de la programmation : de moins en moins de films en salle, une polarisation sur quelques titres clés (allez, au hasard, des films de super-héros, des Star Wars et des franchises animées)...
Désormais, prêt à la révolution des consommations, Pathé propose donc à Massy (nouveau quartier moderne avec son Indiana Café, à 50 mètres de la gare de Massy Palaiseau, deux lignes de RER directes pour Paris) le dispositif qui est censé devenir l’avenir de nos salles de demain...
- (C) Frédéric Mignard
Un service premium (4 euros de plus qu’une entrée normale, y compris pour les abonnés au Pass) pour des conditions de visionnage impressionnantes, dès l’assise. Passé un couloir bombé, qui travaille à l’exercice d’immersion, l’on entre dans une salle classique de par sa taille, avec un écran de fière allure, qui se caractérise par la teinte noire absolue, à l’exception d’un flash lumineux bleuâtre. La projection se fera sous le ligne du noir...
Installé sur son siège Recliner Premium, l’on redécouvre le sens du mot confort. Jamais siège ne nous aura paru, dans l’enceinte d’un cinéma aussi adapté, nuque, bas du dos... et évidemment les jambes, puisque l’on peut ajuster le siège inclinable jusqu’à pouvoir allonger ses propres jambes. Le fantasme de tout cinéphile qui s’est toujours censuré dans le laisser-aller.
Le masterclass de présentation - une demi-heure de démo maison (fascinante !), et d’extraits et trailers adaptés (dont Black Panther et le nouveau Star Wars, Les Derniers Jedi) -, donne le ton. Des films à gros budget, même un film français, La Promesse de l’aube d’Eric Barbier, avec Pierre Niney, qui sera programmé la semaine du 20/12), tous convertis à la technologie pour pouvoir satisfaire les salles (les USA sont déjà férus du système, et partout en Europe la technologie trouve acquéreur). Star Wars VIII ne le sera toutefois pas. Mais le catalogue pour 2018 est déjà plein de prétendants aux écrans boostés aux pixels ultimes. On évoque cent films !
- (C) Frédéric Mignard
La technologie Dolby Cinéma, c’est ainsi à la fois la réalité d’un son Dolby Atmos omniprésent, imprégnant chaque espace de la salle, sans déséquilibre aucun. On baigne dans la virtuosité sonore et c’est prodigieux. La projection Imax vous paraîtra bien terne à côté. Et aussi une réalité visuelle à l’acuité indiscutable, même si, l’accentuation des contrastes et l’approfondissement des noirs peuvent eux paraître plus discutables.
Black is the new black. C’est ce qu’il faut retenir. L’immersion dans le noir du décor a pour but de vous préparer à une projection où la salle se fait finalement oublier pour donner au film toute la profondeur qu’il mérite. On est happé par l’image, alors que les éléments se détachent aisément. Le rendu est d’une pureté impériale et effectivement toute l’attention est portée sur les noirs, ceux qui vous paraissaient si ténébreux en blu-ray, deviennent soudainement abyssaux. Au risque parfois de saturer un peu, si l’extrait de Vice-Versa de Pixar nous a comblés, on s’interroge parfois sur certains excès qui ont tendance à orienter le travail vers une relecture esthétique qui n’était peut-être pas celle voulue originellement par les auteurs du film.
La séance de Blade Runner 2049 confirme la virtuosité de la technique : séance inoubliable, et l’on se retrouve au-delà de tout ce qu’un grand écran peut nous offrir. Nonobstant, à force de noir... la perfection absolue n’est pas acquise. Cela nous laisse encore de la marge pour savourer l’instant présent, le futur proche, et finalement être totalement renversé par le cinéma de demain.
Oui, le grand écran n’est pas encore mort ! Au Dolby Cinéma, on reviendra !
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