Le 1er juillet 2025

- Réalisateur : Alessandra Lacorazza
- Distributeur : Wayna Pitch
- Date de sortie : 9 juillet 2025
– Sortie en salle : 9 juillet 2025
La cinéaste Alessandra Lacorazza, dont le film In the Summers a remporté en 2024 le Grand Prix et le Prix de la Révélation au festival du film américain de Deauville et le Prix de Jury au festival de Sundance, a accepté de répondre à nos questions.
AVoir-ALire : In the Summers est votre premier film. Comment êtes-vous venue au cinéma ?
Alessandra Lacorazza : J’ai débuté ma carrière dans une société de postproduction appelée Lost Planet, spécialisée dans le montage de publicités. C’est là que j’ai eu l’opportunité de me former auprès de certains des meilleurs monteurs du secteur. Je pense que mon expérience en montage a vraiment influencé ma manière de réaliser.
AVoir-ALire : Vous êtes également scénariste, et l’on devine que l’histoire provient, tout au moins en partie, de votre propre réalité : est ce bien le cas ?
Alessandra Lacorazza : Oui, c’est semi-autobiographique. Les personnages sont fictifs, mais s’inspirent de mes expériences. C’est assez intéressant, car je me sens très détachée des personnages, dans le sens où ils ne me donnent pas l’impression de représenter ma propre famille. Mais ce n’est pas le cas pour certains membres de ma famille qui ont vu le film.
- Copyright Wayna Pitch
AVoir-ALire : Comment s’est faite la distribution qui s’avère très juste et extrêmement complémentaire ?
Alessandra Lacorazza : Merci beaucoup. Je suis extrêmement fière du casting. Ma directrice de casting, Stephanie Yankwitt, a fait un travail magnifique.
Nous avons longtemps cherché qui jouerait le père. Quand le nom de Residente (* Musicien portoricain) a été évoqué, j’ai tout de suite su que c’était le bon choix. Je n’y avais pas pensé auparavant car je ne l’avais connu qu’en tant que rappeur. Je lui suis infiniment reconnaissante d’avoir accepté de participer à ce projet.
Pour les enfants, nous avons organisé des auditions ouvertes en personne à Las Cruces, à New York et Los Angeles, et avons aussi accepté des candidatures virtuelles. Nous avons commencé par rechercher les acteurs pour les versions les plus jeunes et les plus âgées des personnages, en gardant à l’esprit que les interprètes des âges intermédiaires devraient servir de lien entre les deux.
Nous avons ensuite eu beaucoup de chance que Lio, Sasha et Leslie (* interprètes des deux filles à l’âge adulte et de la serveuse de bar) aient aimé le scénario et accepté de jouer dans le film. J’ai adoré travailler avec mes acteurs.
AVoir-ALire : D’où vous vient ce sens aigu des discrets détails que l’on découvre parfois d’un chapitre sur l’autre, sans que ce soit spécifiquement explicité (l’abandon de la piscine par exemple) ?
Alessandra Lacorazza : Merci. Je savais dès la première version du scénario que l’histoire serait racontée en partie à travers les objets et les lieux du film. Peut-être parce que ce sont des éléments très vivaces dans mes souvenirs d’enfance.
Je pense aussi que le public est extrêmement intelligent, et en tant que spectateur, je n’aime pas qu’on me parle de manière condescendante ou qu’on m’explique tout en détail. J’ai donc fait confiance au spectateur pour comprendre l’histoire à travers la subtilité des détails.
AVoir-ALIre : Comment s’est décidé le découpage du récit par époque ?
Alessandra Lacorazza : La structure du film a été la première chose à émerger. J’étais en train de dîner avec ma sœur et nous nous remémorions les années où nous allions rendre visite à notre père, en essayant de reconstruire la chronologie des événements. C’est là que j’ai compris que c’était une belle manière d’apprendre à connaître un personnage : à travers des moments brefs et des absences.
AVoir-ALire : Comment avez-vous reçu les deux prix qui ont couronné votre film, à Sundance et Deauville ?
Alessandra Lacorazza : Cela me semble toujours irréel, et je doute que ce sentiment disparaisse un jour. Quand je faisais le film, je me concentrais sur l’idée de créer quelque chose dont je pourrais être fière. Je ne pensais pas à la manière dont il serait reçu. Alors, être récompensée à Sundance et à Deauville, c’était incroyable.
Pour Deauville, j’étais dévastée car, à la dernière minute, à cause de problèmes médicaux, je n’ai pas pu me rendre en France pour assister au festival. Gagner le prix n’a pas effacé cette tristesse, mais cela m’a tout de même profondément touchée. J’aurais vraiment aimé être présente !
AVoir-ALire : Avez-vous des projets et si oui, pouvez-vous en parler ?
Alessandra Lacorazza : Je travaille actuellement à l’écriture de mon prochain scénario. Il s’agit d’un projet situé dans un univers militaire, qui s’avère plus complexe à écrire que ce que j’avais imaginé. Mais je suis très enthousiaste à l’idée de le mener à bien.
Propos recueillis par Fabrice Prieur
* Les notes sont d’AVoir-ALire.
Merci à Paul de l’agence de presse N66 et à la société de distribution Wayna Pitch.
Galerie photos
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