Le 8 décembre 2005
Figure incontournable du cinéma asiatique, Kim Ki-duk est devenu en quelques films un cinéaste majeur qui ne cesse de nous épater par son univers singulier. Après les magnifiques Printemps, été, automne, hiver... et printemps, Samaria ou encore Locataires, le réalisateur coréen nous entraîne cette fois sur une barque de fortune où vivent un vieil homme et sa jeune promise liés par une relation bien étrange. En effet, le vieillard a recueilli une petite fille il y a bien longtemps (l’a-t-il enlevée ?) et l’a élevée dans le but d’en faire son épouse. Pour tous ceux qui verraient planer l’ombre de l’inceste ou de la pédophilie sur cette œuvre, disons-le clairement tout de suite : le propos du film n’est pas là, Kim Ki-duk ne cherchant nullement à aborder ces délicats sujets.
Conte sur le désir et la soif de jeunesse éternelle, L’arc est également un film sur la possession. Peut-on véritablement posséder ceux que l’on aime ? Le vieil homme peut-il réellement exiger l’amour de celle qu’il a chérie et protégée toutes ces années durant ? S’il est vrai que la jeune fille semble avoir accepté l’étrange destin qui lui a été imposé (mais avait-elle vraiment le choix ?), elle aura cependant bien du mal à refuser l’amour (le vrai, celui qu’on ne commande pas) que lui propose un jeune homme de la ville.
Tout en faisant l’économie de la parole (comme dans Locataires), ce huis clos poétique - mais empreint d’une certaine violence - est fascinant. Malgré quelques longueurs, un symbolisme un peu pesant (la fin est, il est vrai, un peu too much) et une musique trop présente, L’arc reste captivant. Est-il un peu moins bon que les précédents chef-d’œuvre du réalisateur ? Peut-être. Mais si certains fans du cinéaste seront un peu déçus, L’arc n’en demeure pas moins un film de qualité qui a toute sa place dans l’univers envoûtant de Kim Ki-duk.
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