Les Gugusse en vacances – Émilie Gleason – la chronique BD

Critique : Après le remarqué Ted, drôle de coco (Prix révélation au festival d’Angoulême 2019) qui explorait l’autisme de son frère, et les conséquences sur la vie de sa famille, Émilie Gleason revient à l’autofiction avec Les Gugusse en vacances, qui met en scène l’ensemble de la famille. L’autrice élargit la focale pour mettre en scène Boris, le père qui rêve d’une famille parfaite, et Éléana, adolescente désabusée qui peine à supporter cette famille joyeusement dysfonctionnelle.

Émilie Gleason / Atrabile

Comme Ted, drôle de coco, Les Gugusse en vacances va à 100 à l’heure dès les premières pages : l’incipit met en scène la famille pressée à quelques heures de prendre l’avion, avec la mère Doris qui cherche désespérément Balou, quand on découvre que Ted s’est enfermé dans les W.C. après avoir bouché les toilettes… Le récit s’appuie sur la formidable inventivité graphique d’Émilie Gleason. L’autrice s’affranchit totalement des conventions du réel avec ses tonalités pop, ses personnages cartoonesques et son sens de l’exagération (les eaux usées envahissent l’ensemble de la maison, la brûlure consomme littéralement Joris…) pour interroger les relations familiales. Avec les Gugusse, chaque micro-événement se transforme en aventure, et Émilie Gleason a le don de transformer les petits drames de la vie en situations ubuesques et franchement drôles. Mais derrière la drôlerie se trouve un questionnement profond sur les relations intra-familiales et la tolérance.

Émilie Gleason / Atrabile

Avec Les Gugusse en vacances, Émilie Gleason reprend tous les ingrédients qui ont fait le succès de son premier album. La dessinatrice continue ainsi de réinventer l’autofiction en bande dessinée, pour notre plus grand plaisir.