Mort de Garry Marshall, le spécialiste de la comédie américaine qui révéla Julia Roberts

Spécialiste de la comédie américaine, Garry Marshall aurait pu se contenter d’être journaliste, mais s’est réorienté vers le divertissement, alors qu’il s’approchait de la trentaine. C’est donc dans la série télé qu’il prospère tout d’abord, avec notamment de nombreux épisodes de Happy Days et The Odd Couple. Cultes.
Il arrive au cinéma tardivement avec une comédie débridée et impertinente qui est à l’hôpital ce que Police Academy allait devenir l’année suivante à la police, un succès colossal !

On passera vite sur Le Kid de la plage, qu’il - fait rare - écrivit. Ce véhicule à la gloire de Matt Dillon qui sort après Outsiders, en 1984, est un semi-échec. La France peine à soulever de l’enthousiasme pour des comédies où il dirige principalement des vedettes mal-aimées sur notre territoire. Rien commun avec Tom Hanks et Jackie Gleason est un four sur notre territoire, Overboard avec Goldie Hawn et Kurt Russell un direct-to-video, Au fil de la vie (Beaches), joli mélodrame, confirme le peu d’égards des Français envers Bette Midler, malgré un considérable succès aux États-Unis..
Toute la carrière de Garry Marshall sera dévouée au genre de la comédie destinée à un public anglophone : Club Eden, d’après un roman d’Anne Rice, avec Dana Delany, Dan Aykroyd et Rosie O’Donnell, est un autre direct-to-video, tout comme Escroc malgré lui avec Greg Kinnear et L’Autre sœur avec Juliette Lewis et Diane Keaton. Les années 90 seront a priori problématiques pour le réalisateur de plus de 60 ans, qui pourtant démarre la décade sur les chapeaux de roue avec deux films à part, dont un phénomène... Si on connaît bien en France la comédie romantique, Frankie et Johnny (1991) pour son duo charismatique,

Al Pacino et Michelle Pfeiffer, tout le monde se souvient surtout de la comédie romantique Pretty Woman, 4e succès de l’année 1990 aux USA. C’est tout simplement le film de sa longue carrière, son plus gros carton personnel qui révèle à la Terre entière les gambettes uniques de Julia Roberts. L’actrice est canonisée du jour au lendemain. Elle devient la star féminine des dix années à venir ! Le réalisateur retrouvera sa muse dans l’insipide Just Married ou presque, en 1999, puis dans les films choraux

Valentine’s day (2010) et Joyeuse fête des mères, que l’actrice accepte de tourner par fidélité au patriarche du divertissement américain. Curieusement, alors vétéran du cinéma à plus de 75 ans, Garry Marshall ne tourne plus que ce type de production sans saveur (on se souvient aussi de Happy New Year, en 2011) : en réaction aux années princesse de la décennie précédente ? En effet, dans les années 2000, sa rencontre avec Anne Hathaway à l’occasion de la comédie Disney Princesse Malgré elle, avec également Julie Andrews, lui apporte un nouveau succès inespéré à plus de 100M$ au B.O. américain. Sa suite, en 2004, confirme l’intérêt des jeunes filles pour cette franchise.
En résumé, Garry Marshall, des années 80 aux années 2010, aura su cultiver des succès à chaque décennie. L’Amérique pleure donc l’un de ses plus grands symboles. La France restera plus distante, mais lui rendra hommage pour lui avoir révélé Julia Roberts : rien que pour ça...