Le 6 mai 2025

- Acteur : Romane de Stabenrath
- Distributeur : Saje Distribution
– Sortie en salle : 7 mai 2025
Romane de Stabenrath illumine de sa présence le premier film d’Albéric Saint-Martin, De mauvaise foi. Rencontre avec une comédienne solaire, gracieuse et prometteuse.
De mauvaise foi marque vos débuts au cinéma. Que retenez-vous de cette aventure ?
Je n’aurais jamais pensé tourner dans un premier film qui soit une comédie. C’est ce qui m’a séduit dans ce projet qui me sortait de ma zone de confort car je n’étais, a priori, pas l’actrice toute indiquée pour jouer dans une comédie. Il y a quelque chose d’assez charmant qui ressort de ce film, avec une tendresse posée sur les personnages. C’est là que résidait tout le challenge car ces personnages avaient tout pour être caricaturaux. Mais l’interprétation des uns et des autres a amené beaucoup de burlesque à chacun des rôles.
Là où le film est assez touchant, c’est dans sa dimension de « comédie romantique ». Un genre qui vous parle ?
En tant qu’actrice, la romance est un sentiment universel que l’on a envie de porter à l’écran. En plus, ici, cela se joue entre deux autres personnages et moi. À la lecture, je redoutais que le personnage d’Eliot soit grotesque. Il s’avère finalement touchant bien que détestable. On comprend que mon personnage soit amoureuse de lui, avec son audace, son ambition, son autorité et même son argent. D’ailleurs, elle assume de le dire mais il ne fallait pas que ce soit un aveu de faiblesse d’une petite fille fragile qui reste sous la coupe de son mec. Au contraire, elle s’impose face à lui.
- © 2025 Saje Distrubution. Tous droits réservés.
Comment décririez-vous l’évolution de votre personnage tout au long du récit ?
Lorsque le film débute, c’est une fille éprouvant le besoin de s’émanciper mais elle ne se l’avoue pas vraiment. On voit qu’elle a du caractère, de l’ambition, qu’elle est assez détachée de ses parents tout en étant une fille aimante. Ce désir d’émancipation est présent mais elle se trompe dans sa façon de s’émanciper. C’est là que sa rencontre avec Arthur éveille en elle quelque chose qui la rapproche de tout ce qu’elle cherchait sans le savoir. Avec Eliot, elle est sur un chemin de traverse et comprend qu’elle s’est trompée. Arthur amène cette résolution et lui fait comprendre qu’elle a aussi une profondeur, qu’elle n’est pas juste intéressée. Ce qui la touche chez Arthur, c’est cette ouverture, cette curiosité qu’Eliot n’a pas. La foi est importante pour elle, certes, mais elle reste néanmoins ouverte. Et avec Arthur, elle trouve justement quelqu’un d’ouvert, qui comprend les choses, et ne cherche pas à devenir quelqu’un d’autre.
Vous avez principalement tourné à Parey-le-Monial. Un lieu relativement inédit au cinéma…
C’est un endroit à la fois très apaisant et très beau en raison de la proximité avec la nature, et ce sanctuaire magnifique qui occupe une place de choix dans la ville. Quelque chose de fort se dégage de ce lieu de culte. Cela participe à apaiser, à rassembler, et à interroger chacun sur son rapport à la foi, à la religion. Cela amène du partage, des échanges riches. On se pose les bonnes questions autour de son identité sociale et religieuse. On s’émancipe et on essaie de se trouver.
Quels ont été vos premiers coups de cœur cinématographiques qui ont pu vous inciter à devenir actrice ?
J’ai un grand souvenir des films de Jaques Tati que mon père m’a fait découvrir. Je suis également très fan du travail de Buster Keaton, qui nourrissait une tendresse magnifique pour la comédie, avec un jeu très intense et physique. Tout est incarné par le corps. Et que dire de grandes actrices comme Meryl Streep ou Gena Rowlands. Leur liberté m’a toujours fasciné. C’est ce que je recherche en tant qu’actrice. Je veux vivre ce que leurs personnages vivent à l’écran.
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Quel a été votre parcours ?
J’ai entrepris des études de lettres avant que le théâtre ne s’impose à moi car j’avais besoin d’exprimer des choses par mon corps, avec une envie de vivre, de construire des personnages et de traduire la nature humaine. J’ai donc intégré l’école de théâtre Le Foyer dans le 9ème arrondissement de Paris puis j’ai passé le concours de la classe libre du Conservatoire dont je suis sortie diplômée l’année dernière.
Quels sont vos projets en cours ou à venir ?
J’ai tourné dans la série Anthracite pour Netflix. Récemment j’ai joué au théâtre de la Reine Blanche une pièce d’Alice Schwab, Les Pleines de la calamité, dans laquelle une femme revient dans sa famille dysfonctionnelle après neuf ans d’absence et règle ses comptes avec son père. J’ai aussi joué dans une série pour Ciné+ OCS qui s’intitule Pécheresses et s’inscrit dans la lignée d’une œuvre comme Sex Education.
Y-a-t-il des cinéastes avec lesquels vous rêveriez de collaborer ?
J’aimerais me confronter à un univers très éloigné de moi, comme la comédie musicale ou l’œuvre de Leos Carax. Annette est probablement le plus beau film que j’ai vu depuis sa sortie en 2021. J’adore aussi les films de Damien Chazelle ou Yorgos Lanthimos qui accordent une place importante à la technique. Je me sens étonnamment plus libre dans un film avec beaucoup de technique qu’au théâtre. Même si la scène reste une expérience unique, je trouve davantage ma liberté devant une caméra, où je peux faire croire à plus de choses car elle capte des émotions inédites. Le théâtre, c’est plus un vertige, un abandon total.
Propos recueillis par Nicolas Colle
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