Le 12 juin 2025

- Distributeur : Outplay Distribution
- Auteur : Bradley Secker
Quand des photographes de plateau de cinéma se reposent sur la société allemande Copy Tracking GMBH pour s’en prendre à des sites comme le nôtre et nous menacent de poursuites, c’est toute la liberté de la presse qui est engagée et celle de défendre le cinéma indépendant.
News : La lettre est formelle. Sévère. Celle de Maître Laure Cavanie qui revendique en sa qualité d’avocate d’être experte du droit de la propriété et de l’image. Elle intervient à l’initiative du photographe Bradley Secker qui est intervenu pour la production du long métrage documentaire Un visa pour la liberté : Mr. Gay Syria dont nous avions fait la critique en 2021. Le film était plutôt bon et nous avions proposé une critique positive, d’autant que le sujet d’une brûlante actualité traitait de la fuite de Syrie de militants homosexuels, persécutés pour leur identité sexuelle.
L’avocate réclame 3000 euros pour le préjudice subi par son client, dont nous n’aurions pas eu l’accord pour publier ses photographies. Est-ce à dire que les distributeurs qui mettent à disposition du matériel photographique seraient en infraction avec la loi en proposant des photographies visibles sur les documents de presse, leur propre site Internet ? Et de fait, les sites culturels comme aVoir-aLire qui relaient ces photographies seraient-ils eux-mêmes délinquants ? Le procédé est brutal, d’autant que nous prenons toujours le soin d’une part d’inviter nos lecteurs à nous alerter sur des photos qu’ils souhaiteraient voir retirer pour des raisons de propriété intellectuelle, et d’autre part d’écrire le Copyright fourni par le distributeur sous chaque cliché. Que le photographe Bradley Secker se rassure, nous avons fait retirer ses clichés sur la page consacrée au film et nous avions bien indiqué le Copyright du distributeur.
Pour autant, la menace de procès, l’exigence de 3000 euros pour une association entièrement bénévole comme la nôtre et qui ne bénéficie d’aucun revenu commercial, ont de quoi décourager et inquiéter les critiques de cinéma. Outplay a immédiatement réagi en nous avertissant que la méthode devient courante et que tous les droits en matière de promotion des photographies ont été réglés à la société de production qui leur a vendu le film. L’enjeu pour nous aujourd’hui est de nous dire que nous devrions publier des articles sans aucun cliché, au mépris des besoins du lecteur de textes aérés, dynamiques, couplés de photographies en appui de critiques que nous voulons chez aVoir-aLire exigeantes et partiales.
- © Outplay. Tous droits réservés.
Alors à qui la faute ? La société allemande Copy Tracking GMBA promet à ses clients de visiter tous les sites Internet, forte d’une Intelligence Artificielle qui traque les photographies publiées à l’insu des auteurs. Mais comme toute IA, l’analyse s’arrête à un simple recensement même si les photographes et les avocats qui les conseillent voient une aubaine d’enrichissement facile. Même AlloCiné publie de moins en moins de photos. Et que dire du découragement de critiques comme nous, jamais indemnisés, qui donnons notre temps personnel, notre argent personnel, pour défendre et promouvoir le cinéma indépendant ? Ce type de procédé fait mal aussi à la profession de photographe de plateau, métier pourtant si nécessaire dans un monde d’images et de communication.
Alors, nous prenons le risque de revendiquer notre liberté. Tout comme ce beau documentaire Un visa pour la liberté prenait le parti des opprimés. Tout comme le photographe lui-même, Bradley Secker, se revendique un photo-journaliste militant, en proximité de toutes celles et tous ceux qui des raisons notamment migratoires subissent la discrimination. L’occasion est trop belle pour affirmer que nous continuerons autant que possible ce travail quotidien et passionnant de critique, au service de la BD, du cinéma, de la littérature et des arts en général.
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