Le 17 novembre 2025
- Acteur : Ella Rumpf
- Distributeur : Tandem
- Festival : Festival de Cannes 2025
– Sortie en salle : 19 novembre 2025
Révélée dans Grave de Julia Ducournau, César du meilleur espoir féminin pour Le théorème de Marguerite d’Anna Novion, Ella Rumpf dévoile une nouvelle facette de son talent dans ce premier long métrage d’Alice Douard. L’occasion d’échanger avec cette actrice subtile, sobre et toujours juste.
Selon vous, que sont des preuves d’amour ?
Je dirais que c’est dans l’endurance dont nous faisons preuve pour surmonter des situations difficiles que l’on peut vivre avec quelqu’un. Il s’agit de pardonner, d’être généreux dans des moments complexes. C’est toujours facile de montrer de l’amour et de la générosité dans un geste de passion. Mais pardonner est déjà plus compliqué. C’est cela une preuve d’amour : soutenir quelqu’un dans des moments difficiles et accompagner, y compris quand cela vous coûte a vous-même.

- © 2025 Tandem. Tous droits réservés.
Votre duo avec Monia Chokri fonctionne à merveille… Que pouvez-vous nous dire sur votre rencontre ?
C’est une actrice que j’admirais depuis longtemps mais qui me semblait inaccessible, jusqu’au jour où je l’ai rencontré à Cabourg et où elle m’a confié qu’elle m’admirait également et qu’elle m’avait même contacté via Instagram il y a quelques années... mais je ne lui avais jamais répondu car je n’avais ni vu, ni lu son message (rires). Autant dire que j’étais très incrédule. Mais c’est une actrice qui mène une carrière très singulière, courageuse, généreuse et audacieuse à travers ses rôles mais aussi avec le film qu’elle a réalisé, Simple comme Sylvain. Quand Alice Douard m’a annoncé qu’elle serait ma femme pour ce film, j’ai pensé qu’on ne pouvait me faire de plus beau cadeau. Notre complicité a été immédiate.
Ce film semble prendre une place nécessaire tant il traite de sujets importants mais avec douceur et légèreté…
Il n’y a pas, ou très peu, de films qui représente l’homoparentalité et l’amour lesbien de manière aussi belle et simple. Ce sont deux personnages qui ont choisi de s’aimer et de construire une famille mais leurs épreuves pour y parvenir sont beaucoup plus importantes que pour un couple hétérosexuel. D’où l’importance d’un tel film qui rappelle la simplicité, la beauté, la normalité et la non-vulgarité d’un amour homosexuel à travers un récit rafraichissant, doux, universel et qui fait juste du bien.
Puisque vous parlez d’universalité, vous avez remporté en 2024 le César de la révélation féminine avec Le théorème de Marguerite où vous incarniez une mathématicienne. En quoi ce film était-il universel ?
C’est un film qui parle avant tout de la passion que l’on peut nourrir pour quelque chose et pas nécessairement pour quelqu’un. En l’occurrence, j’y interprétais une femme qui cherchait à résoudre un problème mathématique majeur mais cela aurait pu être tout aussi bien un personnage lancé dans une quête artistique, qui chercherait par exemple à écrire un livre. Mon personnage cherchait à mieux comprendre le monde en se passionnant pour un sujet. Il est intéressant d’observer quelqu’un dont la quête n’est pas la relation amoureuse mais d’aller au bout d’une conviction intérieure. J’ai de la chance en tant qu’actrice de pouvoir incarner des histoires comme celles-ci aujourd’hui.

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Vous avez collaboré avec des réalisatrices aux univers très variés, de Julia Ducournau à Alice Douard, en passant par Anna Novion. Que retenez-vous de ces rencontres ?
C’est un vaste sujet car ce sont des personnalités et des réalisatrices très différentes qui ont toutes leur manière de regarder le monde et de construire des récits inédits, forts et singuliers. C’est justement ce qui est intéressant : la diversité et la complémentarité de leur regard. Et puis, hormis quelques exceptions, les femmes racontent mieux les femmes que quiconque.
Avez-vous des projets en cours ou à venir ?
Je viens de tourner aux côtés d’Alexis Manenti et Vincent Dedienne dans le premier film de Sarah Arnold, Espèces explosives. C’est une sorte de polar avec des éléments surréalistes. Nous avons tourné en Meuse et dans les Ardennes. L’histoire suit un policier corse qui se fait muter dans cette région et se retrouve confronté à une psy que j’interprète. Par ailleurs, j’attends impatiemment la sortie du nouveau film d’Alice Winocour, Coutures, où je joue avec Angelina Jolie. Une expérience incroyable !
Propos recueillis par Nicolas Colle
Galerie Photos
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