Le 1er janvier 2018
Tournons la page d’une année cinéma 2017, qui aura davantage marqué par ses scandales que par ses chefs-d’œuvre, et ouvrons les bras à 2018. Qu’est ce que les cinévores avertis que nous sommes peuvent attendre des 12 prochains mois ?
• Le grand écart de Steven Spielberg
Il nous avait déjà fait le coup en 1992, quand il avait sorti avec six mois d’écart Jurassic Park et La Liste de Schindler, puis une seconde fois, avec un succès moindre, en 2005 avec Munich et La Guerre des Mondes ; et voilà que, du haut de ses 71 ans, Steven Spielberg retente le coup du doublé drame académique/divertissement mainstream. D’un côté, son Pentagon Papers (en salles le 24 janvier) a tout, depuis son casting –réunissant Tom Hanks et Meryl Streep– jusqu’à son sujet –le pouvoir des journalistes face au gouvernement– pour se prétendre d’ores et déjà grand favori aux Oscars. De l’autre, Ready Player One (le 28 mars), qui s’annonce comme un pur concentré de culture geek, s’est donné le défi de prouver qu’une adaptation littéraire puisse être le meilleur moyen de porter l’univers vidéo-ludique à l’écran.
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• Le nouveau souffle du biopic
On ne va pas se mentir, ces deux dernières années ont prouvé que le schéma convenu du film biographique, pourtant à la mode il y a quelques années, avait atteint ses limites. Même les quelques films ayant tenté une approche plus originale (La Passion Van Gogh, Jackie, Le Redoutable...) n’ont pas su fédérer le public. Malgré cet essoufflement du genre, nous sommes très curieux de découvrir en 2018 les biopics de, notamment, Tommy Wiseau par James Franco (The Disaster Artist, en salles le 7 mars), de William Moulton Marston par Angela Robinson (My Wonder Woman, le 17 mars... même s’il est peu probable que la réalisatrice exploite tout le potentiel transgressif de ce fétichiste polygame), mais aussi ceux de Neil Armstrong par Damien Chazelle (Fisrt Man, le 17 octobre) et de Freddie Mercury par Dexter Fletcher (Bohemian Rhapsody, le 26 décembre).
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• Un éventuel clash Netflix/Scorcese
The Irishman avait évidemment sa place dans la catégorie des biopics attendus, puisque les retrouvailles entre Robert De Niro et Al Pacino devant la caméra de Martin Scorcese constituent une recette plus alléchante encore que n’importe quel autre projet. Si le film est assuré de faire du bruit, avant d’avoir été vu, c’est évidemment du fait de son exploitation par Netflix, destinée à se limiter à la plateforme de streaming. Après le scandale qu’a provoqué en 2017 la nomination à Cannes de films uniquement visibles par les abonnés Netflix, et connaissant la sacralité que Martin Scorcese accorde aux salles de cinéma, il est plus que probable que la politique de la société américaine soit de nouveau remise en question. Si conflit il y a, nul doute que ce cher Marty aura alors derrière lui des millions de fans et autres défenseurs de l’actuel modèle économique.
• Les adieux à Daniel Day-Lewis
Il est la preuve qu’il n’est pas nécessaire d’être omniprésent pour être incontournable. En seulement une douzaine de films en 25 ans, Daniel Day-Lewis est devenu l’un des acteurs les plus récompensés de l’histoire du cinéma. En juillet dernier, et alors qu’il venait de fêter ses 60 ans, il a annoncé prendre sa retraite, faisant de Phantom Thread sa dernière apparition à l’écran. Même si on a du mal à croire que cet adepte féru de la méthode de l’Actor’s Studio ne tentera pas, tôt ou tard, un come-back, il est impossible de penser que le prochain film de Paul Thomas Anderson sera marqué d’une certaine mélancolie, tant son absence marquera un vide incurable. On espère en tout cas que cet adieu sera synonyme d’une prestation à la hauteur de celles qui l’ont fait entrer dans la légende du 7ème art.
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• Pixar, comme seule alternative au trop-plein de super-héros
Pour rappel, quand Les Indestructibles est sorti, en 2004, les films de super-héros étaient encore anecdotiques, venant tout juste de connaître les succès des débuts des trilogies Spider-man et X-men. Il a alors rencontré une telle popularité qu’il est régulièrement cité comme « le meilleur film de super-héros de tous les temps ». 14 ans ont passé et la caution « adapté d’un comics » a mis main basse sur le box-office. Avec Marvel et la Fox qui sortent chacun 3 films en un an, et sans oublier ceux produits par Warner et Sony, 2018 marque un record dans la surexploitation du genre. Au milieu de ça, Pixar sort cette suite tant attendue. L’hypothèse selon laquelle Les Indestructibles 2 puisse acquérir la même notoriété que le premier opus, et accessoirement rivaliser avec le nouvel Avengers, serait l’irrévocable symptôme d’un certain ras-le-bol du public visé. Un bel exercice-test de la part de Disney dont les résultats attisent forcément notre curiosité.
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