Le 5 novembre 2025
- Scénariste : Suehiro Maruo>
- Dessinateur : Suehiro Maruo
- Editeur : Imho Editions
- Famille : Manga
- Date de sortie : 2 septembre 2025
Suehiro Maruo écrit l’histoire de ce manga et le dessine. Il met en scène la vie de la pauvre Midori perdue au milieu de ce cirque rappelant les « Freaks » de Tod Browning. Une histoire étrange qui peut mettre mal à l’aise les âmes sensibles.
Résumé : {La jeune fille aux camélias} commence par une présentation des personnages de l’histoire puis enchaîne sur une série de scènes entre horreur et le sado-masochisme. Tous les personnages impliqués sont les employés d’un cirque itinérant, aux mœurs choquant la jeune Midori, une orpheline recueillie qui doit s’acquitter des basses besognes. Midori ne rêve que d’une chose : quitter cet univers oppressant.
Critique : Suehiro Maruo dépeint le quotidien souvent extraordinaire de ce cirque de monstruosités. La momie, la femme serpent, l’homme ver et autres personnages sont les employés de cette foire nomade. Seule Midori semble normale. Même le monsieur Loyal, le patron du cirque, n’a aucun remords à coucher avec certaines des employées. Midori doit lutter contre les assauts de la momie et les humiliations des autres. Tout va changer quand le cirque, qui est en train de se déliter car plus personne ne vient voir les représentations, recrute un nouvel employé, le nain Masamitsu. Mais la situation de Midori ne va pas forcément s’arranger... Jeux pervers, harcèlement, humiliation, soumission, rien ne sera épargné à la pauvre jeune fille. Suehiro Maruo dépeint un monde étouffant, en vase clos, où Midori n’a aucune échappatoire. Seul le fait que le cirque n’arrive plus à joindre les deux bouts donne un peu d’air à la jeune fille, car les autres ont alors d’autres chats à fouetter.
Cette histoire se rapproche beaucoup plus du Freaks de Todd Browning que de La dame aux Camélias d’Alexandre Dumas fils. La seule différence, c’est que les freaks ne sont pas maltraités par les plus normaux d’entre eux, au contraire, ce sont eux qui maltraitent la plus normale du groupe. La donne est donc renversée. Et aucune vengeance ni justice n’est à l’œuvre dans le manga de Suehiro Maruo, il s’agit juste de la satisfaction de plaisirs qui n’ont pas à être justifiés. Midori devient la victime idéale, celle qui ne peut que résister, mais jamais s’enfuir. Suehiro Maruo fait évoluer le récit et retourne la situation avec l’arrivée de Masamitsu le nain, mais l’on ne sait pas pour combien de temps. Midori, elle, garde tout au long de l’histoire son innocence, qui est peut-être une des raisons pour lesquelles les plus pervers se tournent contre elle...

- © Suehiro Maruo 2003 © IMHO 2025
Suehiro Maruo opte pour un trait réaliste. Son encrage fin, sans fioritures, s’attarde sur la précision des détails, les corps malmenés, les tatouages intrigants, les tissus aux plis finement travaillés. Les premières pages proposent une bichromie de rose, couleur inattendue pour une histoire si étrange. D’autant que le premier chapitre démarre par une mise en scène virtuose de scènes gores ou sado-masochistes qui s’enchaînent grâce à des jeux de cadrages travaillés, nous laissant croire un instant que tout cela n’a pas de sens avant de nous faire comprendre que tout est relié. Notons que les premiers à assister à ce spectacle, à côté du lecteur, sont en fait trois enfants qui vont vite se faire chasser, non pas pour préserver la morale, mais faute d’avoir payé leur place. Tout l’univers est posé dès cette première scène. Et l’on sait que Midori, que l’on découvre en train de protéger des chiots abandonnés, est à contre-courant de l’ambiance de cette foire.
Suehiro Maruo ne se contente pas de dépeindre le quotidien de Midori, il le fait en utilisant une mise en scène et une composition des planches accentuant encore la perversité des situations et pouvant même parfois intriguer par la répétition de certains schémas visuels, notamment lorsque Midori se perd.
La jeune fille aux camélias raconte une histoire étouffante en vase clos dans un spectacle de monstres, autant physiques que moraux. Mais le monde n’est pas plus rassurant quand on quitte ces lieux...
160 pages – 14 €
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