Le 17 octobre 2017
Nouveau scénariste et nouveau cycle pour le célèbre milliardaire
- Durée : T.21
- Scénariste : Éric Giacometti
- Dessinateur : FRANCQ, Philippe
- Série : LARGO WINCH
- Collection : Grand public
- Genre : Aventure
- Famille : BD Franco-belge
- Editeur : Dupuis
- Date de sortie : 6 octobre 2017
Lorsque Wall Street est secouée par une chute brutale des cours, et une remontée tout aussi luminique, les services de la police financière cherchent un coupable, qui se trouve être une filiale de trading appartenant au groupe Winch. Largo de son côté, alterne entre la traque des coupables de l’aventure précédente et faire avancer le monde vers une transition plus durable et équitable. Cette intrigue au cœur de la finance mondiale représente un bel enjeu pour ce nouveau cycle, qui intronise Éric Giacometti aux commandes du scénario, c’est d’être didactique pour son lecteur. Les rouages, mécanismes et ombres de la finance et de la Bourse sont des éléments que le grand public ignore, et que les médias peinent à expliquer, mais que la série Largo Winch réussit à expliquer. Les milliards qui se jouent, se gagnent pour certains et se perdent pour d’autres, acquièrent grâce à ce tome 21 une dimension plus solide, plus réelle, comme si les risques d’un crash boursier similaire à celui de 2008, et qui pourrait bien se reproduire sous peu, prenaient de l’épaisseur, en tout cas des couleurs sous le pinceaux de Francq. Pour le reste, l’action reste présente, avec d’un côté Largo qui doit échapper à une tentative d’assassinat tout en confrontant un tueur russe, le tandem bien connu Simon et Freddy qui doit retrouver les titres de propriété au Liechtenstein, mais aussi un cliffhanger très télévisuel qui clôt le tome, de quoi faire attendre le prochain.
© Dupuis 2017
Si le scénariste était attendu, la continuité du dessin de Francq assure l’absence de rupture. Petit clin d’œil avec des flashbacks qui montrent un Largo adolescent confronté à son père Nerio : c’est toujours amusant de revoir ce conflit père-fils adoptif, et le héros rebelle. Très assagi, il ne va cependant pas cesser de parcourir la planète, entre buildings impressionnants de réalisme, cocktails enivrants d’exotisme et montagnes où le sang sur la neige rappelle l’œuvre de Giono. De solides atouts qui permettent à ce vingt-et-unième tome de conserver son charme, mais qui se focalisent de moins en moins sur le personnage principal.
© Dupuis 2017
Nouveau cycle mais pas de révolution pour le plus célèbre des milliardaires, qui pourrait très vite avoir quelques cheveux blancs, soit par déclin, soit pour encore plus le faire entrer dans une nouvelle ère. Grâce à Giacometti, L’Étoile du Matin, représente une vraie petite leçon d’investissement, en Bourse ou en BD, avec un résultat net visible : une jolie plus-value .
48 pages - 13,95€
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Edu2017 18 octobre 2017
Largo Winch T.21 L’Étoile du Matin - La chronique BD
L’Étoile du matin sonne le renouveau particulièrement réussi de la série et annonce une mue profonde de l’univers où évolue le plus célèbre héritier du 9ème Art. « Le destin n’est pas une question de chance. C’est une question de choix. ». Cette citation de Nério Winch, Philippe Francq pourrait la faire sienne quand Jean Van Hamme lui annonce brutalement en 2014 son souhait de mettre fin à leur collaboration de 24 ans sur ce best-seller. Très rapidement le père graphique de la série opère des choix déterminants : nouveau scénariste, retour aux fondamentaux : l’économie et la finance révélées à la lueur de notre époque. Résultat : les deux compères signent l’un des meilleurs albums de la série et Largo Winch reprend son destin en main. Le nouvel album s’ouvre par une séquence illustrée d’un feu d’artifice en Russie. Cette scène inaugurale et spectaculaire donne le ton d’un récit enlevé et moderne, servi par l’efficacité des cadrages et le talent de mise en images du méticuleux Philippe Francq. Avec ce nouvel exercice ce dernier atteint un sommet graphique sur l’ensemble de la série. Les nuances et la variété de la mise en lumière servent l’esthétique globale des planches et leur lisibilité. Le tout dans un souci de constant équilibre de chaque composante. Les deux auteurs sont au diapason. A la richesse visuelle (les architectures), la diversité des lieux visités, parfois familiers au lecteur, font écho des séquences alternant flash-backs et nouvelles pistes densifiant l’intrigue et brouillant à dessein les intuitions du lecteur. Le scénariste et romancier n’est jamais loin pour agrémenter son thriller économique d’indices techniques. L’action emboîte le pas comme au plus belles heures de la série. La synergie de leur collaboration offre au lecteur le plaisir d’une lecture jubilatoire. Le texte nourrit l’image et l’image répond au texte, comme portés par l’ambition du projet que les deux auteurs s’assignent à délivrer aux amateurs de ce blockbuster dans les prochains albums. Le successeur de Jean Van Hamme réussit le tour de force de dresser à la fois un inventaire géographique et initiatique du personnage (la séquence de « la méditation sur la beauté chaotique de la bourse » clin d’œil au cycle du Tao, Lucerne, Chicago…) qui n’est jamais gratuit, et dans le même temps d’ouvrir des pistes multiples (Mexique, Russie, la fiscalisation de Largo…) qui sont autant de lignes directrices envisageables pour l’avenir de la série. Comme le souligne le milliardaire : « les temps changent… » L’objectif avoué étant une restructuration du Groupe Winch à terme. Pour P.Francq et E. Giacometti, l’époque actuelle offre de nouveaux schémas et modèles économiques que le Group Winch doit assimiler et intégrer. Récemment revenu de Russie pour des repérages, le dessinateur devrait rapidement s’atteler au destin de son héros dans un tome 22 intitulé Les voiles écarlates qui est d’ores et déjà très attendu.